Description
En bio, le maraîcher n’est certes plus exposé aux risques chimiques ; il lui reste cependant les risques physiques
Et c’est justement ce qui arrive à Richard, le maraîcher de Cravent ; après dix ans de pratique, il ressent dans ses os la pénibilité physique du travail des champs, et il a vu ses employés plusieurs fois se faire prescrire un arrêt maladie de ce fait avec, outre leur douleur, toute la désorganisation que cela implique à la ferme.
Pour améliorer leurs conditions de travail à tous, Richard a découvert un engin merveilleux : le Toutilo, un outil autoporteur équipé de moteurs électriques autonomes – donc écologique – mis au point dans une PME familiale savoyarde où le père est ingénieur automaticien, une fille, maraîchère, et l’autre, designer industriel. Il permet avant tout de récolter et désherber à la main, et aussi, affiner la terre, planter, sarcler… dans des conditions optimales. Une ou deux personnes peuvent travailler allongées, confortablement, à leur rythme.
Et le Toutilo ne fait pas qu’améliorer l’inconfort physique et réduire les maux de dos, il permet également d’augmenter la productivité en gagnant du temps, ce qui est précieux quand une semaine de travail peut atteindre soixante-dix heures. [insérer lien vers you tube
Le maraîcher
C’est un maraîchage bio et artisanal, qui privilégie les semences paysannes et utilise autant que possible la traction animale, avec des ânes. La surface exploitée est de 4 ha et fournit deux Amap : l’Amda de la Boucle, à Freneuse (78840), et le Cresson gourmand, à Vaucresson (92420). Quelques 130 paniers sont ainsi livrés chaque semaine.
"J’aime transmettre, dit-il, rencontrer les Amapiens et le réseau des Amap. En pratiquant un maraîchage bio artisanal, je suis conscient de favoriser la biodiversité, de contribuer à la santé des sols et également des eaux souterraines. J’entretiens donc des partenariats avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie et des associations environnementales comme Atena 78 qui protège les rapaces nocturnes du pays houdanais depuis vingt ans."
Les rapaces nocturnes tempèrent, régulent, les populations de campagnols et se comportent en véritables auxiliaires du maraîcher. (Atena 78)
Utilisation des fonds
Le financement participatif
s’attrape moins facilement que les tendinites en série. D’autant que Richard vient de remplacer sa camionnette qui avait rendu l’âme (4 500 €), ainsi qu’un tracteur (9 000 €). Il a également lancé l’an dernier un projet de forage d’eau dont le montant n’a cessé de croître au fur et à mesure des travaux (un investissement de plus de 20 000 €), et auquel il manque encore la pompe pour qu’il devienne opérationnel.
Côté positif, une demande de subvention dans le cadre du plan de développement rural 2014-2020 de la Région Ile-de-France (le PCAE, Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles) a obtenu un avis favorable dans le dispositif finançant les investissements environnementaux productifs à objectif agro-environnemental*, pour un total de 11 718 €. Il aurait été aussi possible de demander l’aide de la MSA, au motif de la réduction des TMS (troubles musculo-squelettiques) ; le cumul des deux types d’aide est malheureusement impossible.
* Financé par l’Agence de l’Eau et le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural).