Sur l’initiative d’un jeune couple d’arboriculteurs passionnés, ce collectif se donne pour défi la création d’un verger-forêt pionnier de soixante-cinq ares dédié à la production d’amélanche, selon des méthodes culturales issues de la permaculture et de l’agroécologie. Notre aventure représente une expérimentation écologique, agronomique, économique, sociale et culturelle qui cherche à réconcilier la diversité agronomique de la tradition paysanne à la réalité économique actuelle du monde agricole.

Les objectifs sont au nombre de cinq :

1. Innovation :

Faire connaître l’amélanche, un fruit ancien, rare et aux nombreuses vertus gustatives et nutritionnelles. Contribuer à ouvrir un marché par l’activation de la filière biologique dans une démarche de qualité.

2. Méthode culturale :

Bâtir et expérimenter une arboriculture sans intrants ni pesticide, basée sur l'auto-fertilité, la biodiversité fonctionnelle par la restauration des chaînes trophiques et des équilibres du sol, respectueuse des écosystèmes, des producteurs et des consommateurs.

3. Production :

Proposer un produit de très haute qualité agricole destinée à la consommation crue ou transformée sous diverses formes : préparations culinaires, pulpe de fruit, confiture, jus, sirop, sorbet et aussi cosmétiques biologiques.

4. Viabilité :

Permettre à un couple de jeunes arboriculteurs et entrepreneurs, ayant à cœur de créer leur activité dans le respect de la nature et des consommateurs, de vivre de leur travail.

5. Partage :

Proposer des ateliers pédagogiques et artististiques pour inviter enfants et adultes à participer à la vie du verger et aux multiples expériences qu'il suscite : botanique, entomologique, poétique, ludique...

Cette méthode, élaborée au prix d’une recherche attentive et renouvelée, nous semble relever le défi de l’alliance entre production fruitière destinée à la commercialisation et les méthodes culturales les plus proches du fonctionnement naturel d’un écosystème forestier, résiliant et autonome.

L’Amélanche

Quel arbre et quel fruit aussi remarquablement méconnus que l’amélanchier et son amélanche ?

Quand on savoure sa chaire juteuse aux accents de pomme et de myrtille, on ne peut que s’étonner : comment un fruit aussi riche a-t-il pu passer inaperçu ? L’amélanchier était plus connu de nos ancêtres. On dit qu’au moyen-âge, il avait une belle part des jardins de simples. On l’appelait alors « l’arbre à oiseaux ». A cette question on peut fournir quelques réponses : moindre productivité des espèces sauvages, le défi de la conservation de ses fruits, peut-être un recul des populations dans leur habitat naturel… Mais ces aspects n’épuisent pas le mystère de la méconnaissance de l’amélanche et de son absence sur les marchés.

Bien que la plupart des noms anglophones l’assimilent à une baie (saskatoonberry, juneberry, serviceberry), l’amélanche est en réalité une pomme : nos ancêtres avaient vus justes ! En effet, amélanchier vient de l’occitan amelanquier dérivé de amelanco qui lui-même trouve son origine du gaulois aball inca, c’est-à-dire petite pomme.

Si gouteuse, riche en fer et en antioxydants, n’est-il pas venu le moment de donner à connaître en France et en Europe ses qualités nutritionnelles et sa saveur unique ? Nous faisons le pari de cultiver l’amélanche selon une méthode inspirée de la permaculture, respectueuse de l’arbre, de ses fruits, des travailleurs, humains, animaux et végétaux, pour une réconciliation entre environnement, méthode culturale et consommation.

Localisation du projet

Le terrain qui accueillera le verger permaculturel se situe sur la commune de Chapaize (71460), à l’entrée du hameau de Lancharre. Ce pré est mis en pâture depuis 2010, après avoir été cultivé en agriculture biologique depuis 2007. Toutes les cultures avoisinantes sont également travaillées en bio, par le même agriculteur.

Au cœur du triangle Cluny/Tournus/Saint-Gengoux-le-National, équidistant des centres urbains de Châlons-sur-Saône et Mâcon, Chapaize bénéficie d’un accès facile et rapide.

Les porteurs du projet

Noé

"Petit-fils de paysan, fils d’ingénieur agronome, je suis doctorant en anthropologie affilié à l’université Aix-Marseille (IDEMEC). Spécialiste du rite agraire et sacrificiel des Mapuches du Chili, je mène une thèse intitulée « La Montagne est jalouse » portant sur l’animisme et la relation à la nature des autochtones notamment via leur mode de vie horticole et agropastoral. Ayant conservé un lien constant et profond avec la terre, renouvelé par mes expériences ethnographiques, ce projet s’est maintenu en dormance, jusqu’à aujourd’hui. L’idéal paysan et rural incarné par la figure tutélaire de mes grands-parents s’est avéré déterminant dans l’avènement de ce printemps personnel. En outre, l’analyse de la situation économique, sociale et culturelle du monde agricole, en crise et inféodé à un impératif d’industrialisation croissant, m’a conforté dans l’idée de création d’un verger permaculturel, sans intrants ni pesticides, centré sur la production d’un fruit méconnu, ancien et rare : l’amélanche. Par cette initiative, je souhaite faire ma part dans la tâche ambitieuse de restauration des équilibres ruraux et de la complémentarité rural/urbain."

Gabriela

"Etudiante en géographie, j'ai grandi dans la campagne chilienne auprès de ma grand-mère. Ce quotidien de l'enfance, fait de jardinage, de cueillette et de travaux manuels en tous genres a enraciné en moi la certitude d'y revenir et d'en vivre. Mes études m'ont donné le désir de réfléchir aux problématiques territoriales et rurales et de trouver des solutions pragmatiques pour que les enfants d'aujourd'hui et de demain puissent grandir dans la même abondance. Chemin faisant, j'ai développé une passion pour le soin du corps par les plantes médicinales et les huiles aromatiques. J'expérimente de nombreuses recettes cosmétiques naturelles de mon cru et fournis mes proches en produits sains."

Henri

Planteur de forêt, créateur de vergers fruitiers, jardinier émérite et cueilleur de champignons, Henri, 95 ans, est le doyen de notre équipe. Ancien fromager, fin connaisseur des entreprises collectives, il sera heureux de prodiguer les fruits de sa sagesse séculaire aux jeunes générations.

Bernard

Ingénieur agronome plutôt « contemplatif », il s’intéresse passionnément à la nutrition humaine et sa relation au geste agricole. La découverte de la technique du bois raméal fragmenté le ramène à l’agronomie pure, celle fondée sur la résilience des écosystèmes : il lui consacre un guide (Ed. Terre vivante) et une plateforme d’échanges et de mises en relation avec l’ambition d’en faire le creuset d’une nouvelle économie circulaire réunissant ruraux et urbains, forestiers et agriculteurs, arboriculteurs et jardiniers.

Clément

Formé aux multiples aspects du monde de l’entreprise, passionné par les fruits rares et sauvages, il œuvre depuis plus de quinze ans à la valorisation des meilleures saveurs que la nature offre au palais de l'homme. Il apportera ses conseils et savoir-faire dans les domaines de la distribution, de la gestion et de la communication sur internet. Jeune papa, guidé par la conviction qu'une des meilleures façons de sensibiliser autrui aux beautés naturelles réside dans le plaisir du goût, il animera avec enthousiasme visites et ateliers au verger.

Félicie

Éducatrice Montessori 3-6 ans, diplômée de l’AMI (Association Montessori International), elle proposera aux enfants la découverte et l’observation des animaux hôtes et des plantes accompagnatrices du verger. Ces temps de partage avec les plus jeunes seront complétés par une pratique de jardinage, de cueillette et d’ateliers cuisine. Animée d’un goût avéré pour l’exploration des saveurs, elle se fera une joie de participer à la confection des différentes préparations culinaires à base d’amélanche. Forte d’une expérience d’éditrice aux éditions Autrement et Flammarion-Gallimard, elle se chargera des différentes publications liées au projet.

Joseph

Agriculteur installé depuis l’âge de 21 ans, il cultive des céréales en agriculture biologique certifiée, et élève un troupeau de vaches charollaises. Ancien propriétaire du terrain, sensible aux méthodes culturales innovantes et respectueuses de l’environnement, il accordera son soutien logistique et ses conseils dès l’aménagement du terrain puis au suivi de la plantation des arbres.

Claude

Apiculteur passionné, il conduit son rucher dans le plus grand respect de la nature. Il assurera le conseil pour la constitution et le suivi du rucher.

Marie-Noël

Fille de paysan, elle tisse depuis l'enfance des liens d’amitié profonde avec l'univers du verger et de tous ses habitants notamment les oiseaux. Mère de famille et éducatrice de jeunes enfants, son regard empreint de toute la poétique du verger, lieu de ressourcement par excellence, l'a conduite à créer une "Pédagogie de l’Émerveillement et de la Bonne Lenteur". Auteure de contes, de comptines, de poèmes et de haïkus, elle transmet par l’écriture et la promenade suivie d'ateliers son amour des arbres fruitiers à toutes les saisons.

Lucie

Arrière petite-fille de paysan, destinataire du projet, future croqueuse d’amélanche, apprentie botaniste et poétesse.

Joël

Accordeur et restaurateur de piano, il savoure la délicatesse des bons fruits autant que celle des sons. Empli de gratitude pour tout ce que la nature peut nous offrir, il est touché par le côté audacieux et pionnier du projet. Entrepreneur de longue date et habitué à la réalisation de projets novateurs, il soutient Les Vergers de l’Amélanche avec fougue et enthousiasme.

Solange

Responsable d'un dépôt logistique de fruits et légumes, la qualité et la manutention des fruits n'a plus de secrets pour elle. Le verger, berceau du précieux fruit, la fait rêver, même s'il lui est encore peu familier. Elle sera fière de compléter son savoir-faire en aidant ponctuellement au champ, et se voit déjà sous le soleil, les pieds dans l'herbe et les mains dans les arbres, transmettant à sa petite Lucie l'amour des fruits et du travail bien fait.

Travaux de terrassement :

1. Une rigole et une mare pour drainer le surplus d'eau et créer un sanctuaire aquatique pour la faune et la flore locale.
2. Une petite aire d'accueil pour les visiteurs.

Préparation du sol pour les zones de plantation :

1. Achat de matériel agricole (petit tracteur, tarière)
2. Aménagement des buttes pour les zones les plus humides afin de surélever le niveau des systèmes racinaires.
3. Amendement en arène granitique pour améliorer la structure argilo-humique du sol.
4. Décompactage des rangs selon le design.
5. Semis d'engrais verts (vesces, avoine, lupin) sur les buttes.

Implantation de plants haute tige de différentes essences destinées à constituer la canopée de notre future forêt fruitière : aulne et arbres de judée (fixateurs d'azote), cerisier, cormier, pommier, poirier, sorbier des oiseaux, noyer, etc. Le choix des arbres de canopée répond à trois fonctions principales :

1. La fertilité permanente par la fixation de l’azote ou les synergies écosystémiques.
2. Minorer l’impact des oiseaux et insectes en leur procurant une alternative alimentaire.
3. Une production associées de fruits délicieux et variés.

Egalement la mise en place des arbustes accompagnateurs : argousiers, asiminiers, figuiers, pruniers, etc.

Achat et mise en place des amélanchiers et des cultures étagées selon le design.