Description
Agir localement face au dérèglement climatique
Nous traversons une crise écologique majeure à laquelle les politiques nationales n’apportent aujourd’hui pas de réponse adaptée. Mais bonne nouvelle, pour atténuer le changement climatique et s’y adapter, le GIEC avance que 50 à 70% des solutions à mettre en place se situent à l’échelle locale !
Échelle locale, certes, mais selon nous, pas n’importe laquelle : les logiques actuelles de métropolisation posent plusieurs problèmes. Les métropoles, dont la croissance s’est continuellement accélérée depuis les années 1950, ne représentent pas un modèle durable en raison de leur forte dépendance aux énergies carbonées pour leur approvisionnement, ne serait-ce qu’alimentaire. En outre, en s’inscrivant dans le cadre d’une logique néolibérale mondialisée, où les territoires sont en compétition les uns avec les autres, la métropolisation engendre une mise à l’écart violente des territoires ruraux, socialement oubliés et seulement pensés au prisme de leur complémentarité avec les métropoles.
Dans ces territoires ruraux, beaucoup d’initiatives se développent et de nombreux acteurs se mobilisent pour construire collectivement, dans une perspective de développement local, une société plus juste et plus résiliente.
Nous voulons rendre compte de ces dynamiques, nous en inspirer et accompagner les territoires qui s’en revendiquent.
La répartition de la population sur le territoire est un élément déterminant de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et de l'adaptation au changement climatique déjà engagé. La vision que nous prônons est celle des « villes en transition » développée, entre autres, et incarnée par Rob Hopkins. En suivant les principes d’autonomie alimentaire, énergétique et intellectuelle, cette orientation permet aux territoires de s’émanciper des systèmes de production mondialisés et émetteurs de carbone.
Entrer en transition, c’est aussi faire le pari d’une démarche optimiste en favorisant les ressources de proximité, notamment par la relocalisation de l’économie et le renforcement du lien social. Hors des systèmes d’approvisionnement mondialisés qui rendent possible la métropolisation, les territoires ruraux sont des lieux propices au renforcement de l’autonomie, à la relocalisation, et à la mise en place d’une société conviviale.
Le projet
Le Collectif La Traverse a pour objectif objectif d’accompagner les territoires dans des démarches de transition écologique et sociale. Pendant un an, trois de ses membres parcourent les routes de France à la rencontre des territoires ruraux pour y observer les dynamiques à l’oeuvre en matière de transition.
Nous nous intéressons particulièrement aux actions menées dans une perspective de résilience locale, c'est à dire de capacité, pour un territoire, à faire face et à s'adapter au dérèglement climatique et à la hausse à venir des prix de l'énergie.
Ce tour est une première étape d’exploration et de recherche, qui nous semble indispensable pour proposer, à terme, un accompagnement complet et solide aux territoires qui le souhaitent. Nous tenons à partager les enseignements que nous tirons au fur et à mesure de notre tour, et voulons profiter de notre passage sur un territoire pour y parler de transition à un maximum d’acteur·rice·s. Par conséquent, à chaque étape, nous proposons deux projets : la réalisation d’un podcast « Transitions en terrain connu » (reportage radio) et l’organisation d’Ateliers de la transition.
La Traverse - Transition en terrain connu (podcast)
Nous documentons nos rencontres et nos enseignements par la réalisation d’une série radio. Dans ces podcasts, nous présentons les territoires qui nous accueillent avec une approche sensible qui donne la parole aux acteur·rice·s locaux·ales. Nous voulons sortir des clichés habituels sur la ruralité, rendre compte des dynamiques à l’oeuvre, et mettre en avant les différentes initiatives qui s’y développent. Si tous les épisodes s’intéressent au territoire au prisme de la transition écologique et sociale, chacun est centré sur une thématique précise qu’il nous a semblé intéressante de traiter sur le territoire en question.
Les premiers épisodes de notre série radio sont disponibles [ici]](https://latraverse.lepodcast.fr/)]
Vous pouvez également recevoir tous nos épisodes et des nouvelles de nos déplacements et actions en vous abonnant à notre Newsletter ici
A ce jour, nous avons déjà réalisé un épisode introductif et 2 épisodes sur le terrain (en Centre-Ouest-Bretagne et dans le Sundgau, au sud de l'Alsace). De nombreux autres épisodes sont à venir :
- sur la commune de Bethoncourt, sur la place et le rôle de l’écologie dans un quartier prioritaire,
- à Meymac, sur le rôle du maire et la capacité d’une commune pour mettre en place des démarches globales de transition,
- à Lagraulet-du-Gers sur la création d’un centre dédié à l’écologie à partir d’une friche,
- dans le Boischaut Sud (Indre), pour parler d'adaptation de l'agriculture au changement climatique,
- à Pussay, en Essonne pour explorer les possibilités de transition écologique rurale en Ile-de-France,
- dans le Doubs, à la rencontre de la Fruitière à Energie, pour étudier les possibilités de production et de sobriété énergétique locale.
- à Coaraze (Alpes-Maritimes) pour un thème à définir.
Mais également des épisodes moins situés et plus thématiques, dédiés aux sujets suivants :
- l'accueil de réfugié.e.s dans les territoires ruraux,
- les dynamiques locales et le mouvement des gilets jaunes,
- les personnes LGBT en milieu rural,
- les femmes et l’écologie en milieu rural,
- l’éducation et la jeunesse en milieu rural,
- l'habitat léger et l'artificialisation des sols,
- la condition agricole.
Nous sommes également ouvert.e.s aux propositions des auditeur.rice.s !
Les ateliers de la Transition
La transition écologique doit être pensée à l’échelle d’un territoire, et adapté à celui-ci, pour répondre aux besoins réels et fédérer les habitants autour d'un projet commun.
Nous proposons aux territoires des « ateliers de la transition » (voir liste ici), lors desquels nous expliquons les enjeux énergétiques et climatiques, en nous appuyant notamment sur les impacts localisés qu'aura le changement climatique sur le territoire étudiée. Sur cette base, nous imaginons avec les habitant·e·s leur commune à l'horizon 2050, et les différentes manières dont elle aura développé des stratégies solidaires d’adaptation face aux défis de taille qu’elle aura eu à relever (en termes d’énergie, d’alimentation, d’habitat, de mobilité, d’emplois, etc). À partir de cette vision partagée, nous élaborons des projets et des propositions de stratégies d’action publique. L'objectif est de mobiliser les habitant·e·s, les élu·e·s et les initiatives locales pour initier une dynamique locale et participative de transition.
Et parce que les jeunes sont les acteurs de demain, nous travaillons également dans les écoles, collèges et lycées. Les élèves travaillent par exemple sur des propositions visant à réduire l'empreinte carbone de leur établissement, et à améliorer la résilience de leur ville.
Qui sommes nous ?
Nous sommes trois diplomé·e·s du master Stratégies Territoriales et Urbaines (STU) de Sciences Po, au sein duquel nous nous sommes rencontré·e·s et avons participé à la création de l’association Villes et Décroissance.
Petit tour de présentation :
- Alexia Beaujeux a grandi à Illkirch, près de Strasbourg. Son stage de fin d'étude traitait de l’accompagnement des communes rurales dans la revitalisation de leur centres-bourgs. En échange à Hong Kong, elle a travaillé pour Rooftop Republic à la mise en place d’espaces d’agriculture urbaine sur les toits. Dans le cadre d’une étude prospective réalisée l’an dernier pour l’EPA de Belval en Moselle, Alexia a exploré la redynamisation des territoires autour des politiques sportives et culturelles. L’étude présentait ainsi le possible futur du territoire si celui-ci s’engageait dans une démarche de transition écologique.
- Maxime Verdin est originaire de Mametz, dans le Pas-de-Calais. Il a travaillé à la Communauté urbaine de Dunkerque sur la mise en oeuvre d’une stratégie visant à faire de la santé un axe structurant de l’ensemble des politiques publiques communautaires. Il écrit pour Élues Locales, un réseau national de femmes élues qui promeut le partage d’expériences sur le mandat local. Maxime a également été collaborateur-pigiste pour La Gazette des communes, et animateur-radio sur Les Nouvelles Ondes, émission d’actualité politique diffusée en ligne et sur les ondes arrageoises de Pfm.
- Solène Cordonnier vient d’Arras, dans le Pas-de-Calais. Elle a effectué un stage à la Ville de Paris, dans un service en charge de la prospective sur les politiques publiques de mobilité et d’espace public, qui l’a amenée à réfléchir aux problèmatiques d’aménagement de nouveaux espaces favorables aux mobilités douces et au lien social. Elle a participé à l’organisation de la mission d’étude du cycle 2018 de l’IHEDATE, qui s’est déroulée en Suède sur le thème “Territoires, Santé et Bien- Être”. Elle a également été membre du bureau de Stop&Go, une association qui promeut la pratique de l’auto-stop et la réflexion autour du voyage lent.
Nos partenaires
- L’Union Nationale des Acteurs du Développement Local (UNADEL) : espace de ressources, de rencontres, d’échanges et de formations qui regroupe de nombreux acteurs du développement local (communautés de communes, agglomérations, pays, associations de développement ou d’éducation populaire, conseils de développement, associations de quartiers, centres de formation, bureaux d’études, structures socioprofessionnelles, élu.e.s locaux.ales, membres d’associations...).
- Transrural Initiatives : revue associative bimestrielle d’information et d’analyse sur les espaces ruraux, qui offre une lecture décloisonnée des questions rurales et entend proposer des clés de compréhension et d’action pour accompagner le changement social.
- Village Magazine : magazine national trimestriel réalisé par des journalistes ruraux qui dénichent des initiatives innovantes et valorisent des initiatives ancrées dans le territoire, respectueuses de l’environnement naturel et humain.
Utilisation des fonds
Ce projet nous occupe à temps plein depuis septembre 2019, et nous avons aujourd'hui besoin de votre aide pour continuer !
Les 6 000€ que nous récolterons serviront à payer :
- 1 000€ de matériel pour le podcast, que nous avons acheté d'occasion. Nous avons investi dans du matériel de qualité pour donner au podcast un maximum de visibilité.
- 4 000€ de frais de déplacement, donc 80 euros de TGV max pour 3, et des billets de TER. Le reste de nos déplacements sera effectué en auto stop.
- 1 000€ d'hébergement, pour les fois où il n'est pas possible d'être herbergé·e.·s gratuitement.
Nos autres sources de financements
Nous avons obtenu des subventions de la région Nouvelle-Aquitaine, à hauteur de 3 000€, pour réaliser des ateliers de la transition dans cette région. Des demandes de subventions sont également en cours auprès de 5 départements. Au total, nous espérons recevoir 18 000€ de subventions.
Les ateliers que nous proposons sont totalement gratuits pour les habitant·e·s, mais sont à prix libre pour les communes. La pratique du prix libre signifie que toutes les communes, quelques soient leur moyens, peuvent bénéficier de ces ateliers.