Description
Préserver le Circus Pygargus
La situation du Busard cendré - le Circus pygargus, difficile au plan national, se dégrade particulièrement en Midi-Pyrénées et cette espèce a fait récemment l’objet d’un classement « En danger critique d’extinction » sur la Liste Rouge Régionale. Seuls les départements du Tarn et de l’Aveyron abritent encore quelques couples reproducteurs, les populations des autres départements ayant quasiment disparues au cours des quinze dernières années ; et c’est seulement en Aveyron que des actions de sauvegarde sont menées depuis plusieurs années et ce grâce à l’investissement conséquent de notre association SOS busards (aucun salarié).
Les agriculteurs, notamment ceux installés sur le plateau du Lévezou (centre du département de l'Aveyron), accueillent régulièrement un ou plusieurs couples sur leurs parcelles et sont donc pleinement concernés par la protection de ce rapace. En effet cet oiseau, gros consommateur de "rat-taupier" (campagnol terrestre, fléau des agriculteurs), permet de prévenir les pullulations de ce rongeur et ainsi limite de manière significative les dégâts aux cultures.
- Protection des nids lors des travaux agricoles,
- Sauvegarde des quelques milieux naturels abritant encore des couples nicheurs,
- Sensibilisation, conseils et aide aux agriculteurs afin que ceux-ci : → prennent conscience que "Aider les busards, c'est également aider les agriculteurs ", → deviennent de véritables acteurs pour la sauvegarde de cette espèce tout en bénéficiant des services écologiques apportés par la présence de cet oiseau.
Tels sont les objets de ce projet MAIS
Il faut agir, et de toute urgence...
Il faut agir vite oui, tant qu’une petite population de Busard cendré est encore présente. L’enjeu est d’éviter l’extinction de cette espèce en Aveyron et par là-même en Midi-Pyrénées tout en aidant les agriculteurs, situés en zone difficile, à vivre "mieux" en accord avec leur environnement naturel.** Certains d’entre eux ont d’ailleurs déjà opté pour cette philosophie et ont adhéré à l’association ou participent à son réseau pour signaler la présence de busard et nous permettre d’intervenir.
De plus, la réussite de ce projet contribuera au maintien de la dynamique de population du Busard cendré au niveau national.
Oisillon de Busard cendré sauvé par SOS busards avec la participation de l'agriculteur © V.Bernard
L'ensemble des photos d’œufs, oisillons et jeunes busards au nid ont été prises uniquement lors des interventions de protection.
Qui est donc ce superbe rapace ?
Le Busard cendré est un rapace de taille moyenne dont la particularité est d'installer son nid directement au sol au milieu d'une végétation moyennement haute permettant la protection visuelle de sa couvée. Oiseau migrateur, il arrive en France vers la "mi avril" pour repartir vers l'Afrique fin aout-septembre, juste le temps de s'installer pour nicher, élever ses petits et leur laisser le temps nécessaire pour s'émanciper.
Gros consommateur de rongeurs (campagnols) et d'insectes (sauterelles-criquets), le Busard cendré affectionne les milieux ouverts où il va chasser : les ailes en V, il se déplace alors à faible hauteur, louvoyant et ponctuant son vol de brusques arrêts ou chutes sur la proie détectée.
Femelle de Busard cendré en chasse © H.Van Looken
Très élégant, cet oiseau affiche un dimorphisme sexuel particulièrement visible, le mâle arborant un plumage gris et la femelle une livrée brune. Extrêmement léger, il constitue l'espèce aviaire possédant la plus faible charge alaire à savoir 0.2g/cm2. Le mâle pèse environ 250 à 300 g pour 1m d'envergure !!
Mâle de Busard cendré © H.Van Looken
Dangers et enjeux :
En Aveyron comme dans l'ensemble du Massif central, la plupart des nids sont installés au sol en prairies fourragères (en céréales dans le reste de la France). Ainsi et ce dès le mois de mai, les couvées sont détruites par les fauches. Il s’agit alors d’une course contre la montre pour arriver avec l’aide des agriculteurs à localiser les couvées pour les préserver des machines agricoles. Enormément d'énergie, de temps et de kilomètres sont nécessaires pour arriver à sauver chaque année quelques nichées... Il faudrait disposer de tellement "plus" de moyens humains et d'équipements de protection pour être à la hauteur de l'enjeu ! Néanmoins ces actions de protection de nids restent essentielles car elles permettent à des jeunes busards de s'envoler et maintiennent ainsi la présence d'une population nicheuse.
Cette protection des nids se réalise en plusieurs étapes et ce avec l'accord et l'aide de l'agriculteur :
- balisage d'une petite surface qui restera non fauchée (nid au centre),
- pose d'une clôture électrique,
- pose d'un carré grillagé (limite la prédation) un mois après lors de l'éclosion du premier poussin
Mâle de Busard Saint-Martin portant un rongeur à ses petits dans le carré de protection © L.Bonnot
Mais "la vraie" mesure durable serait d'arriver à préserver les milieux naturels encore occupés par ce superbe rapace. En effet, il faut savoir que le département de l’Aveyron a « la chance » de posséder encore quelques landes sèches et celles-ci accueilleraient jusqu'à 30% des couples reproducteurs ! Ainsi, parvenir à conserver ces milieux serait le seul moyen de maintenir un noyau stable d’oiseaux nicheurs dans la région et il y a urgence car les effectifs de Busard cendré ne cessent de diminuer.
Femelle de Busard cendré survolant son nid installé dans une lande © Y.Bernard
Or ces landes de moins en moins nombreuses voient encore leur nombre se réduire. Elles font en effet l'objet de gyrobroyages ou d'écobuages réguliers. Les motivations des propriétaires/exploitants ? "Nettoyer" ou respecter les obligations de la Politique Agricole Commune (PAC) qui les incitent à "débroussailler".
Les agriculteurs :
Comme nous l'avons précédemment indiqué, le Busard est un très grand consommateur de campagnols et d'insectes. Son rayon d'action en tant que prédateur s'exerce sur un cercle de 8 à 10 km de diamètre ! Il représente ainsi un auxiliaire très précieux pour l'agriculteur qui voit régulièrement ses parcelles dévastées par "les rats taupiers. Un couple avec ses petits va consommer en 4 mois près de 2000 rongeurs ce qui évite la destruction de 21.6 tonnes de récoltes soit l'équivalent de 2600€! Ils permettent ainsi de prévenir les pullulations de campagnol.
Il faut savoir que les "rat-taupiers" occasionnent de lourds dégâts aux agriculteurs : parcelles "retournées" et remplies de galeries rendant le sol "mou" (Photo : prairie "défoncée" sur le plateau du Lévezou © V.Bernard), mort des plantes fourragères cultivées par consommation des racines. De plus, le fourrage ramassé contenant de la terre est de moindre qualité. Si celui-ci est consommé par des vaches laitières, le lait obtenu sera de qualité microbiologique médiocre car contenant des micro-organismes dits "butyriques". Le prix du litre de lait payé à l'agriculteur sera alors plus faible...
Si les agriculteurs possèdent des terres en landes, ils peuvent également créer et maintenir un milieu favorable à la nidification des busards. Là, il n'aura aucune contrainte et pourra bénéficier pleinement de l'efficacité des prédateurs sur les populations de rongeurs et d'insectes. De plus les landes pâturées par le bétail peuvent représenter un apport fourrager complémentaire intéressant notamment hors périodes de "pousse de l'herbe". Des propriétés médicinales sont rapportées comme étant très intéressantes pour les animaux.
Il est donc indispensable et essentiel de sensibiliser, informer et conseiller les agriculteurs pour les aider à garder et à protéger le(s) couple(s) de Busard qu'ils accueillent voire à favoriser leur nidification.
SOS busards consciente de l'enjeu, a initialisé en 2015 une étude sur les landes sèches permettant ainsi de mesurer l'importance de ces habitats naturels pour la conservation du Busard cendré. Une caractérisation de la végétation a été réalisée afin de mieux connaitre les besoins des oiseaux en terme de milieu de nidification. Ces données nous seront précieuses pour conseiller les agriculteurs ou propriétaires.
Pour pouvoir mettre en place toutes ces actions, nous avons besoin d'un apport minimal de 5 000€ afin d'arriver à assurer :
- la gratification d'un stagiaire (environ 550€/mois),
- l'indemnisation d'une partie du carburant sachant que nous devons effectuer plus de 10 000 km en quelques mois,
- l'acquisition de matériels indispensables tels que "optiques" (jumelles-longue-vues représentant un budget de près de 1 500€) et matériel de protection des nids.
Sachez que les dons versés ouvrent droit à une déduction fiscale de 66% (si vous êtes imposable et dans la limite de 20% de vos revenus).
Qui est SOS Busards ?
C'est une association départementale agréée pour la protection de l'environnement. Créée en 2009 pour la sauvegarde des Busards cendré et Saint-Martin en Aveyron, elle possède une expérience et une connaissance approfondie dans la protection de ces deux espèces.
Avec près de 80 interventions de protection de nichées et près de 250 nids suivis, « SOS busards » possède une expérience et une connaissance significatives dans la mise en œuvre des diverses techniques de sauvegarde des nids. Point important dans des actions aussi interventionnistes : la déontologie fait partie intégrante de ses actions. Elle n'a pour l'instant aucun salarié.
Actuellement, une cinquantaine d’adhérents, dont des naturalistes et des agriculteurs, ont rejoint l’association. Grâce à leur investissement et au réseau d’agriculteurs avec lequel travaille de façon étroite l’association, la présence sur le terrain est importante et ne cesse de s’accroitre. (Photo : Assemblée Générale animée par la Présidente © Y.Bernard)
Reconnue et appréciée des agriculteurs aveyronnais, de plus en plus ceux-ci appellent l’association pour venir les aider à sauver "leur" couple de Busard.
Les principales actions de « SOS Busards » consistent à :
- Sauver les nichées installées dans les cultures,
- Informer et sensibiliser le grand public, les agriculteurs et les différents acteurs d’aménagement du territoire, accueillir et former stagiaires et bénévoles (Photo : Panneau de sensibilisation lors d'une manifestation © V.Bernard),
- Participer aux programmes de recherche en cours menées par le CNRS de Chizé et animés par la Mission Rapaces de la LPO nationale,
- Observer et analyser les éléments comportementaux et physiologiques de ces oiseaux afin d’améliorer la connaissance de ces espèces pour mieux les protéger,
- Initialiser et conduire des études scientifiques sur les busards aveyronnais : 1. « Causes de déclin du Busard Saint-Martin » suite à la mise en évidence d'un taux très élevé d'oeufs non éclos chez cette espèce. Objectifs principaux : améliorer les connaissances sur cette espèce très peu étudiée en France, mener un diagnostic écotoxicologique du département, analyser les œufs non éclos (arrêté préfectoral d’autorisation), 2. "Les landes sèches et le Busard cendré" : amélioration des connaissances sur la phénologie des oiseaux dans ce milieu, enjeux de conservation, caractérisation des landes utilisées par le Busard.
- Mobiliser les associations naturalistes régionales (ex : conférences sur 6 département) et participer à la synergie de protection des Busards cendré et Saint-Martin au sein du réseau national et européen.
« SOS Busards » est devenu en quelques années l’interlocuteur privilégié et le référent régional pour les Busards cendré et Saint-Martin et collabore régulièrement avec le CNRS, VetAgro Sup de Lyon, le réseau SAGIR, l’ONCFS 12, la DREAL MP, le Parc Naturel des Grands Causses, les services de l’environnement du Conseil Régional, etc…et publie régulièrement dans des revues consacrées à la biodiversité et aux rapaces.
Utilisation des fonds
Les fonds collectés nous permettront de renforcer notre action sur le territoire au bénéfice du Busard et des agriculteurs en nous donnant la possibilité de :
- nous équiper de matériel optique : jumelles et longue-vue,
- acheter du matériel de protection des nids à savoir un filet électrifié,
- assurer la gratification d'un stagiaire soit pour une durée de 3 mois (sauvegarde des nids en culture) ou 6 mois (étude et protection des landes à Busard et travail avec les agriculteurs),
- animer des réunions d'information et de sensibilisation (frais de déplacement, création de supports de communication, impressions de documents, ...),
- couvrir une partie des frais de carburant du stagiaire.
Premier objectif : 1500€
Nous pourrons protéger efficacement les nids, nous achèterons des jumelles, longue-vue et un pied pour les repérer et les observer. Nous pourrons également nous équiper pour notre propre protection.
Second objectif : 5000€
Nous assisterons les agriculteurs à protéger les nids sur le long terme et les aiderons à concilier gestion des landes sèches et pastoralisme pour la sauvegarde de l'espèce. Par ailleurs, un stagiaire pourra être embauché sur 3 mois.
Si jamais nous obtenons une somme supérieure à celle demandée, nous pourrons couvrir la totalité des frais de carburant engagé par le stagiaire, prévoir l'acquisition d'un poste électrique supplémentaire, réaliser et faire imprimer des plaquettes et des autocollants... supports bien utiles pour sensibiliser et informer !