Description
Une rosalie, c’est un vélo à quatre roues. La nôtre a ceci d’unique qu’elle mesure près de six mètres de longueur, pèse environ une demie-tonne à vide, a été fabriquée à partir d’un ancien châssis de 4x4 et dispose de dix pédaliers là où les modèles les plus courants n’en n’ont que quatre ou six. À bord, les cyclistes sont réparti·es sur deux rangées de cinq sièges qui se font face et pédalent toustes de profil à la route, à l’exception d’une personne, installée à l’avant au poste de conduite, qui gère la direction et le freinage mais ne pédale pas.
Le rêve autour de la rosalie se construit principalement à trois : Lucie et Thomas, qui ont créé en 2020 la compagnie La dernière maison du village, et Valentin, qui les a rejoint·es tout spécialement pour cette aventure. Toustes les trois comédien·nes, nous nous sommes rencontré·es au cours de nos formations de théâtre à Besançon, où nous avons également connu le reste de l'équipe de comédien·nes que nous avons impliqué·es : Eloi, Tony, Fanny, Léa, Clément et Théo.
Quand nous avons récupéré cette rosalie en 2019, à l’état d’épave, nous étions en pleine réflexion sur le théâtre et l’écologie et en cours de rédaction d’une charte à laquelle se référer pendant nos créations pour inventer, dans la contrainte, notre pratique en cohérence avec nos engagements éthiques et en conscience de l'impact écologique de la création de spectacles.
C'est dans cet esprit que nous avons voulu créer les spectacles en rosalie : des formes qui, du début de la production aux périodes de tournée sont conçues en conscience de cette charte. Le moins d'essence possible, pas de projecteurs, pas non plus de musique sonorisée, pas de consommables et pas de produits neufs (sauf les pièces mécaniques quand c'est nécessaire) : les spectacles se joueront à la lumière du jour, la tournée se fera à bord de la rosalie et nos décors et costumes embarqués seront créés à partir de matières et objets issus de récupération.
D’ici un an, nous aurons terminé la création de L’Autre chose, notre premier spectacle en rosalie. Nous prévoyons donc pour juillet 2023 de partir en tournée sur les routes de Bourgogne-Franche-Comté.
La rosalie faisant à la fois office de véhicule de tournée et de structure pour le spectacle, elle doit être à même de transporter l’équipe, nos affaires de camping et bagages, nos instruments, costumes et éléments de scénographie ainsi qu’un piano droit, tout en nous permettant d’embarquer parfois des passager·es sur la plateforme arrière.
Pour que le voyage et le spectacle puissent se faire, nous avons donc besoin de :
- un bon système de freinage avec une pédale et un frein à main
- de nouvelles suspensions
- une meilleure propulsion et une boîte de vitesse qui nous permettent de monter davantage de côtes, de rouler à plus de 6 km/h et de manoeuvrer en marche arrière
- une structure en bois démontable et facile à stocker comprenant un bar central (sur lequel les pédaleur·euses peuvent se tenir et poser leurs affaires) ainsi qu’un toit/plancher équipé d’une trappe, sur lequel nous pouvons nous déplacer, jouer et stocker nos bagages en tournée
- une plateforme arrière démontable et capable d’accueillir bagages, piano et pianiste
À l’origine, nous avons récupéré la carcasse de l’engin comprenant le châssis, les roues et une partie de la mécanique. La rosalie n’était alors en état ni de rouler, ni de freiner. Depuis trois ans déjà nous travaillons à la rendre belle et fonctionnelle : d'abord à deux, puis à trois, puis l'équipe d'artistes nous a rejoint·es et de plus en plus de curieux·ses, bricoleur·euses et autres ami·es nous ont entouré·es.
© œil : Rémi Meyer
Au fur et à mesure que le projet avance, ingénieurs, mécaniciens et constructeurs sont venus se greffer : Bertrand Poirier sur toute la partie mécanique, Hugo Lallemand sur la partie vélo, Jocco sur la structure en bois, Germain Matuchet sur la conception de la boîte de vitesse, et plus ponctuellement Ben Farey dont les conseils et le regard bienveillant nous aident à avancer, Geoffrey Vienet qui a stocké la rosalie dans les débuts...
Après avoir réinstallé selles, pédaliers, essieu arrière, pneus neufs et quantité de durites et autres maîtres-cylindres nous avons pu remettre la machine en état de marche : les chantiers sur le frein et la structure en bois sont bien avancés et il est déjà possible de monter sur le toit.
Même si elle ne roule pas encore très vite et malgré les très nombreux réglages et nouvelles étapes de construction à venir, nous avons déjà eu l’occasion de participer à des événements comme slowUp Vallée de l'Ognon ou le Festival Du Bitume et des Plumes, à l'occasion desquels nous avons pour la première fois embarqué du monde et joué à bord.
Nous partons ce mois de juillet pour un parcours allant de Besançon à Chalon-sur-Saône dans le but de simuler le trajet d’une future tournée et de tester les limites du véhicule. Cette période de travail en itinérance sera l’occasion pour nous d’imaginer la parade musicale qui marquera notre arrivée dans les villages et pourra précéder/annoncer les représentations du spectacle au cours des tournées à venir. Vous pourrez suivre notre périple sur les véloroutes et la page facebook de la compagnie : La derniere maison du village
Or, même si nous sommes en bonne voie et que nous franchissons les étapes avec de plus en plus de soutiens et d’enthousiasme, les frais de construction, stockage et entretien sont très lourds pour nous. Un coup de pouce financier devient nécessaire pour rendre le projet viable et envisager une tournée d’ici à l’été prochain. C'est pourquoi nous faisons aujourd’hui appel à vous en lançant ce financement participatif.