Description
Premier palier de 3.000€ atteint ! En route pour le second, objectif 9.000€. Chaque euro collecté est acquis à la porteuse de projet.
Notre ferme, Le Jardin dans Les Saules, a besoin de vous pour se développer. Nous y cultivons l’osier en Agriculture Biologique. Osier qui servira à produire, de manière locale et artisanale, des objets du quotidien, à faible impact environnemental. Découvrez pourquoi et comment, puis si cela vous parle, participez à cette aventure !
LES RACINES DU PROJET
Après moultes péripéties (voir "Qui je suis, ce qui m'anime, mon parcours"), sur le chemin pour trouver comment mettre à la fois de la joie et du sens à mon quotidien, tout en contribuant à faire émerger le monde dans lequel j’aspire à vivre, c’est l’osiériculture/vannerie qui a eu la préférence.
LE CHEMIN JUSQU’AU FINANCEMENT PARTICIPATIF
Je me suis donc installée (création d’une entreprise agricole en Octobre 2021) à Bégard (22) sur 4 hectares agrémentés de 4 murs à rénover. Très soutenue par mon mari, je vais plutôt utiliser le "nous" que le "je".
Nous avons depuis défriché, investi près de 30 000€ sur l’exploitation, et planté 1 000 m2 (10 ares) de 25 variétés de saule (différentes couleurs, tailles, souplesses), qui nous permettront de sélectionner et de produire les boutures pour les futures plantations.
Plantations qui subviendront à mes besoins en osier pour mes objets utilitaires et mes stages, et approvisionneront également en osier des vanniers professionnels et amateurs.
En France, il n’y a pas suffisamment de production d’osier (et encore moins d’osier bio) pour subvenir aux besoins.
Il est donc importé (jusque d’Amérique du Sud), alors qu'il pousse très bien chez nous, raison pour laquelle il était la matière de prédilection pour la vannerie française.
... d'où l'envie de proposer de la matière première bio et locale.
Pour que ceux à qui cela tient à coeur de prendre soin de l'environnement et de leur santé, tout en rémunérant le travail en France, aient le choix
Après la mise en route de l'activité, et ses premiers investissements, nous arrivons au stade où nous avons besoin d’emprunter pour construire un bâtiment agricole, afin de stocker le matériel, mais surtout de faire sécher les futures récoltes.
Et accessoirement, y prévoir un atelier assez grand pour accueillir des stages de vannerie (de mon passé de monitrice d’équitation spécialisée en équitation éthologique, j’ai gardé l’amour de la pédagogie).
Un lancement d'activité entraîne généralement un délai entre les investissements et le retour sur investissement (financiers, mais aussi temps consacré).
Il est particulièrement long en agricole (si jamais l’agriculteur y parvient), et j’ai à cœur de le rappeler.
Par exemple, il faut 3 ans à une oseraie pour atteindre un rendement viable (5 à 7 pour les pleins rendements), et nous aurons fini de planter la totalité de la surface prévue en 2025. Ce qui signifie une rentabilité complète à partir de 2028…
Alors tout soutien en chemin (pour prendre soin de la biodiversité et de l’environnement, développer une production locale et soutenable), et particulièrement pendant cette période charnière, est le bienvenu.
Le prix de la construction ayant augmenté, tout comme les taux d’intérêt, nous souhaiterions utiliser la totalité de notre capacité d’emprunt à la construction du bâtiment, ainsi qu’à l’achat d’un véhicule professionnel pour se déplacer vers le public.
Nous avons donc besoin d’un coup de pouce pour le reste du matériel (amélioration des conditions de travail – réduction de la pénibilité et gain de temps) que nous souhaitons acquérir.
Utilisation des fonds
PALIER 1 - 3 000 € ✔
2 sécateurs électriques - pour m’éviter les tendinites à la récolte (pendant minimum les 3 premières années de la vie de l’oseraie, la récolte est faite à la main). Et parce qu’à deux, on va plus vite : cela permettra de dégager du temps pour les plantations et l’aménagement de l’atelier. 3 000€
PALIER 2 - 6 000 € de plus (9 000 € en tout)
Un broyeur de branches - pour transformer en BRF les résidus de l’entretien des haies, ainsi que l’osier non commercialisable. Et les restituer au sol en les répandant sur les cultures, pour protéger et nourrir la vie du sol (pratiques MSV). 9 000 € (+ 6 000 €)
Voilà pour les besoins les plus urgents. Si votre élan à contribuer dépassait toutes nos espérances, nous pourrions :
- Acquérir un broyeur à marteau (+4000€) - pour l’entretien des zones non plantées… Je n’aurai plus à subir les vibrations de la débroussailleuse, et je pourrai passer plus de temps à l’atelier à fabriquer de beaux objets, qui accessoirement, permettront, eux, de dégager un revenu vivable.
- Acquérir une machine à peler l’osier (+ 8000€) afin de pouvoir proposer de l’osier blanc (parce que écorcé à la main, on atteint un tarif qui ne permet pas la commercialisation)
- Aménager (+4000€) plus rapidement l’atelier afin de pouvoir vous accueillir en stage au plus tôt.
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Si mes mots ont résonné pour vous (voir "Pour en savoir plus"), et que vous me le partagez, cela aura autant d’importance pour moi et la pérennité du projet, sur le long terme. Alors à vos stylos et/ou votre porte-monnaie (maintenant, à chaud, c’est le mieux, après, vous risquez d’oublier :D). Avec toute ma gratitude !
"Nous créons notre propre réalité par la manière dont nous choisissons de percevoir le monde extérieur" - Elliot Perlman
Le projet et ses valeurs en détail à suivre, au plaisir de vous croiser et d’en discuter! 😉
POUR EN SAVOIR PLUS
Le Jardin sans Les Saules, présent et futur
En développant cette activité agricole (certifiée Agriculture Biologique), artisanale et artistique, je souhaite contribuer à prendre soin du Vivant (en commençant par moi, mes proches, mon environnement, jusqu'au sens le plus large du terme), tout en trouvant du sens et de la joie dans mes activités au quotidien... Et les partager !
"Le Jardin dans Les Saules", c'est un clin d'oeil au roman "Le vent dans les saules" (poésie des mots - aventure - amitié). Ainsi qu'au projet initial (inspiré de l'agroforesterie, mais pas seulement) de parcelles maraîchères alternées avec des parcelles d'osier... Tout en évoquant l'âme du projet : respecter au mieux les sols et la biodiversité.
Enfin, "je suis tombée dans la vannerie" en cherchant des contenants cohérents pour mes futurs légumes biologiques. Si je suis tombée amoureuse du geste, c'est la magie de produire des objets solides et durables (tout en restant biodégradables !) à partir de ces petits brins tout fins, locaux, renouvelables tous les ans et piégeurs de CO2 qui m'a décidée à me former professionnellement.
Le projet dans l'avenir
Si je m’installe « seule » pour commencer, l’idée est, à terme, que l’activité permettre de vivre à 2 sur la ferme…
PRODUCTION AGRICOLENous avons actuellement une parcelle de 1 000m2, plantée de 25 variétés, afin de sélectionner celles qui nous serviront à implanter la surface finale totale : 5 000 à 10 000 m2, en fonction des possibilités de commercialisation. Je prévois de demander le prix « juste » pour ma production, celui qui me permet de continuer mon activité sereinement : qu’elle soit viable financièrement, et vivable. Et si c’est important pour moi que chacun puisse vivre dignement, puisque je suis en plein dedans, je peux au moins sensibiliser sur le revenu paysan.
J’ignore juste encore le nombre de personnes sensibles à l’environnement, à une production locale et une rémunération juste (en France, avec la sécu, la retraite… 😉) qui seront partantes pour acheter mes productions à ce prix, et j’adapterai la surface en conséquence. (pour plus d’informations, voir le paragraphe « calcul du prix »)
Nous souhaitons au minimum un atelier secondaire (résilience écologique et économique). Cela ne sera finalement pas le Maraîchage (un des renoncements, liés aux concessions que nous avons dû faire pour trouver le foncier) : nos terrains sont en pente exposée Nord (réchauffement tardif du sol, qui retarde la production de début de saison), et plein de cailloux… Et déjà nombre de jeunes exploitations et de projets en Maraîchage Bio sur le territoire. Nous aurons malgré tout un potager vivrier, et peut-être des surplus à partager ?
Nous réfléchissons à un projet de remplacement. Ce qui se profile, c’est la production de semence maraichère. Adhérente à Kaol Kozh depuis plusieurs années, la question de l’autonomie-indépendance-protection des semences est chère à mon cœur, et lorsque je produis mes graines, j’ai une joie immense de sentir le potentiel de vie (et de nourriture) qu’elles renferment ! Je réfléchis aussi aux plantes médicinales, et à leur contribution à la santé, et j’aimerais développer un peu plus mes connaissances les concernant…
Enfin, dans l’idée de partage (et de voyage, sans quitter la ferme), nous souhaiterions rapidement pouvoir accueillir des woofeurs.
VANNERIE – PRODUCTION ET TRANSMISSIONHâte d’avoir un atelier dédié (lorsque le bâtiment agricole sera construit), et du temps libéré, pour tous les beaux objets utilitaires que j’ai dans la tête, et répondre aux commandes. Toujours dans l’idée de les proposer au « prix juste », celui qui me permettra de continuer mon activité. Et aussi expérimenter : la lumière, dans une pièce, c’est primordial pour mon confort… Alors dès que la partie chronophage de l’installation (administratif / financier / mise en état et clôture du terrain / bâtiment, plans, permis et travaux…) sera gérée, je vais pouvoir laisser libre-court à ma créativité. D’autant que j’ai aussi dans mes bagages 2 ans de céramique, une semaine de tournage sur bois, et 2 jours d’initiation au travail du cuir, et que je me réjouis d’expérimenter les mélanges…
J’ai aussi le désir de partager la vannerie, en proposant des stages. Parce que j’adore chercher comment transmettre, aider à comprendre, à intégrer et retenir… Dans la joie et la bonne humeur, le stress nuisant aux apprentissages. Et donc d’installer un atelier assez grand, confortable et équipé pour recevoir de futurs stagiaires.
ACCUEIL À LA FERME- Accueil Social : j’ai envie d’apporter ma contribution aux futures générations, en proposant de découvrir la nature, et ses effets apaisants, à des enfants au parcours de vie un peu chaotique. Avec Accueil Paysan, il est possible de proposer des séjours à des enfants placés, pour un WE ou la période de vacances de leur famille d’accueil. Il nous faudra attendre que la maison soit rénovée, et que nous soyons en capacité de financer une extension de la maison afin d’avoir les chambres pour les accueillir. Et j’aimerais continuer à me former en CNV, afin d’être la plus à même possible de les accueillir avec leurs difficultés.
- Accueil de tourisme : nous avons le projet de rénover un mobile-home (pas d’impact sur le sol), afin de proposer à des propriétaires de chevaux de pouvoir partir en vacances avec leur cheval, et de vivre avec lui, dans son pré. Partir partout avec mon cheval, un rêve d’enfance… , et il y a un circuit de randonnée équestre qui passe juste à notre entrée !
- Accueil Social : j’ai envie d’apporter ma contribution aux futures générations, en proposant de découvrir la nature, et ses effets apaisants, à des enfants au parcours de vie un peu chaotique. Avec Accueil Paysan, il est possible de proposer des séjours à des enfants placés, pour un WE ou la période de vacances de leur famille d’accueil. Il nous faudra attendre que la maison soit rénovée, et que nous soyons en capacité de financer une extension de la maison afin d’avoir les chambres pour les accueillir. Et j’aimerais continuer à me former en CNV, afin d’être la plus à même possible de les accueillir avec leurs difficultés.
Qui je suis, ce qui m’anime, mon parcours
Des études de biologie (parce que connectée à la nature depuis toujours), puis de commerce international (l'injonction de « réussite » sociale, et puisqu'il faut choisir, autant que cela rejoigne mon goût de découvrir des univers nouveaux et différents). Et dès mon premier poste, je réalise que la façon dont raisonne « l'entreprise » (aussi bien dans la manière de considérer la « main d'œuvre », que de la recherche de profits financiers « à tout prix ») ne me convient pas. Et surtout, que j'ai besoin de vivre dehors, d'avoir une activité physique, dans la nature.
Je me réoriente donc dans un premier temps vers une de mes passions d'enfance, l'équitation. Après un BPJEPS, et une formation (BFEE 1&2) en équitation éthologique au Haras de la Cense, je partage aux particuliers propriétaires de chevaux une autre relation à leur animal. Une très belle et très riche aventure humaine ! Tout en continuant à réfléchir au monde qui m'entoure, et à ce que j'aimerais y vivre... Un moment, je rêve de voir l'entreprise réformée (et donc le monde 😉 ) de l'intérieur (petit Don Quichotte qui s'ignore…), et me penche sur les approches d’organisation horizontale, le bonheur au travail, et la CNV. Je crois même pouvoir allier cette envie à celle de prendre soin de l'environnement, en étant salariée d’un magasin Biocoop...
Pour finalement réaliser que je ne suis pas en capacité d’avoir l’impact que j’aimerais, dans un environnement en décalage avec les valeurs affichées, et surtout, intégrer au passage que « ma seule zone de pouvoir, c’est moi-même ». Alors je choisis de mettre mon énergie ailleurs. Un film, « En quête de sens » marque cette période. À la fois parce qu’il me permet de me sentir moins seule dans mes propres tribulations, mais surtout parce qu’il me permet de toucher du doigt cet élan qui émerge mondialement (espoir !!!), et les différentes manières de le matérialiser (inspiration).
Alors je continue de contribuer à faire émerger le monde dans lequel j’aimerais vivre (petit pas par petit pas, je ne suis pas encore arrivée là où j’aimerais être ). Zéro déchet, achats locaux/bio directement au producteur, recherche de produits « made in France ». Parce que les 35h, la sécu, et la retraite, je trouve ça chouette, et que je n’ai aucune joie à acheter des produits pas chers quand j’ai conscience que ces prix proviennent de l’exploitation d’humains juste un peu plus loin, et qu’au passage, la nature, et les conditions de vie nécessaires à la faune, la flore, et l’espèce humaine sont mises en danger, toujours au nom du ‘profit’ (pour un tout petit nombre, au détriment de la majorité)… De toutes ces réflexions, émerge très clairement la conscience que « les prix bas ont des coûts cachés » - humains, environnementaux, sociaux, sociétaux, politiques… Et le « prix juste » devient très important pour moi.
Et en même temps, j’avance sur comment lier ces valeurs/convictions à mon activité quotidienne. J’avais eu l’occasion de découvrir le Maraîchage Biologique grâce à une cliente, agricultrice en AB, qui en fin de carrière, installait un maraîcher sur ses terres (merci Martine et Arnaud !). Et de réaliser que j’aimais ce lien concret et physique avec la nature, et la production d’une alimentation bonne pour l’environnement et pour le corps (et donc, la santé en général). L’approche permaculturelle (parce que comme ça, « ça a du sens »), ainsi que les approches agronomiques plus récentes (MSV, agroforesterie, etc…) achèvent de me convaincre. Des stages pour valider le projet, un BPREA Maraichage Bio en poche, me voici prête à m’installer.
Alors que je peaufine mon expérience en travaillant comme saisonnier en maraichage, je profite de ma semaine de vacances pour aller découvrir la vannerie : cela m’a toujours intéressée, et j’aime l’idée de contenants en cohérence avec mes convictions. Et je tombe amoureuse… Du geste, du miracle de produire un objet solide et durable à partir de ces petits brins tout fins… De la magie de ce matériau (l’osier), qui pousse très bien en Bretagne (local)… Ce n’était pas le projet, mais après tout, je ne suis pas encore installée, j’ai encore la possibilité de le faire : me voici partie pour un CAP Vannerie à l’autre bout de la France.
Dans le même temps, je débute la recherche de foncier, juste avant le début du COVID… Je vous passe les difficultés (engouement pour la Bretagne + engouement pour la campagne) pour parvenir à trouver un bien qui convienne à peu près, dans notre budget… Je termine le CAP fin Juin 2021, nous signons l’achat d’une ruine et de 4 hectares plus ou moins entretenus en Juillet, et voilà, l’aventure commence…
Et me voici là, à vous parler de mon projet, dans le cadre d’un financement participatif. C’est drôle, moi qui ai toujours contribué avec joie aux projets qui faisaient sens pour moi, c’est une démarche qui m’est assez difficile, un peu comme si je me retrouvais à faire la manche… Et en même temps, j’ai la connaissance des difficultés actuelles du monde agricole, et notamment, du revenu paysan. Et je suis convaincue que pour voir un autre monde émerger, il est nécessaire de soutenir les projets qui proposent un changement de paradigme. Alors finalement, je me suis lancée à vous écrire, parce que même si j’y ai consacré du temps, chaque euro sera le bienvenu, et j’aurai pu vous parler un peu de ce qui compte pour moi. Et que cela sera tellement nourrissant et riche pour moi, pour me permettre de porter mon élan dans le temps, si, au travers de vos retours, je sens que mon projet est compris, partagé et soutenu !
Et j’ai choisi Zeste, parce que j’ai choisi la Nef, qui par son projet, nourrit mon espoir de voir d’autres possibles émerger.
L’osiericulture et la Vannerie, Kesako ?
Il est possible de fabriquer des objets à partir de toutes sortes de végétaux. J’ai pour ma part choisi l’osier (saule d’un an), déjà parce qu’il est local, ensuite parce que professionnellement, cultiver est plus efficace que glaner, et que le saule se prête bien à la culture (en plus de tous ses intérêts, voir le livre « Le saule, la plante aux milles pouvoirs »).
La Vannerie, c’est l’art d’utiliser-tresser les végétaux pour en faire des objets. Une des premières techniques développée par l’homme pour fabriquer de quoi transporter ses cueillettes. Les premières traces retrouvées datent de 10 500 ans avant JC. Il existe de nombreuses variations techniques et esthétiques, en fonction des pays (végétaux disponibles) et de l’usage des objets.
L’osiériculture, c’est donc planter (en hiver) des boutures de saule, que l’on récoltera ensuite tous les hivers (souplesse de la branche d’1 an) après la chute des feuilles (descente de sève). Entre les deux, il est utile, pour son développement, et pour faciliter la récolte, d'entretenir l'oseraie en la désherbant (manuellement ou mécaniquement, en bio).
Ayant choisi de ne pas travailler le sol (pour respecter l’ordre des couches, préserver la structure et la vie du sol), j’ai opté pour un paillage en bâche tissée, pour les premières années, critiques, de l’oseraie (protection contre les adventices et maintien de l’humidité dans le sol pendant la phase sensible de développement). Ensuite, j'espère pouvoir remplacer cette bâche tissée par le BRF, produit sur place avec le broyeur de végétaux (palier numéro 2) et/ou un couvert végétal.
Après récolte, l’osier est mis en botte au champs, avant d’être ramené dans la zone de tri. Où chaque brin est trié (brins utilisables/non-utilisables, calibrage par longueur de 20cm en 20cm), avant d’être remis en bottes. L’osier frais est utilisé pour replanter (brins ou boutures), ou pour les structures en Osier Vivant (aménagements paysagers : haies, etc…), ou d’agrément (cabanes, architecture végétale), de préférence avant fin Mars. L’osier brut (celui dont on conserve l’écorce, pour ses couleurs), est mis à sécher pendant 6 mois avant utilisation. L’osier destiné à faire de « l’osier blanc » (=osier écorcé) est mis au routoir (=les pieds dans l’eau) jusqu’à la montée de sève printanière (= l‘écorce se détache plus facilement), et à partir de Mai (en fonction des variétés), chaque brin est défait de son écorce (=épluchage, pêlerie…) avant de passer au séchage.
Enfin, pour retrouver de la souplesse, l’osier sera retrempé (2 heures pour l’osier blanc, 3 à 21 jours pour le brut) avant d’être travaillé. Fabriquer un panier rond « en plein » (20cm de haut, 33cm à l’ouverture) et son anse nécessite au minimum 170 brins de 1,20m à 2,20m. Soit approximativement 1kg d’osier sec… (Et pour l’instant, travaillant artisanalement sur de très petites séries (1 à 5 objets), je mets encore une journée à le fabriquer - j’espère réduire ce temps de moitié d’ici 3 ans).
Pour conclure, un petit détail qui me tient à coeur: bien différencier l'osier du rotin, qui est lui une plante qui ne pousse que dans les climats tropicaux, et donc nécessairement importé...
Le revenu Paysan, ou la petite histoire du calcul de mon prix de vente
J’ai, de par mon cursus, une bonne notion du calcul d’un prix de revient. Dans le cadre du lancement de cette activité, j’ai pris le parti d’une approche différente : j’ai croisé le temps que j’étais en capacité d’y consacrer, et le revenu qu’il m’était nécessaire d’en retirer, pour pouvoir permettre à l’activité de perdurer, et que cela soit « vivable » pour moi.
Il y a 52 semaines par an.
Moins 3 semaines de congé (le minimum vital… Les adeptes des RTT seront d’accord 😉 ), moins 2 semaines de formation par an.Il reste donc 47 semaines à consacrer à l’activité. Avec un jour de congé par semaine (encore une fois, le minimum vital, même si dans la phase d’installation, nous n’en avons pas pour l’instant), cela donne 6 jours de travail par semaine.
Soit 47x6 = 282 jours par an.8 heures de travail par jour (surtout quand le travail est physique, dans le froid), cela me suffira amplement, pour tenir physiquement (j’espère) jusqu’à 65 ans… (et même si, encore une fois, pour l’instant, c’est plus). Soit 282x8 = 2256 heures
Donc, potentiellement (2256 / 12) 188 heures « travaillables » par mois.Sur ces 188 heures, j’en consacre 25% à l’administratif-commercialisation (gestion administrative et comptable, communication, vente), et 25% à la production de ma matière première, pour la quantité d’osier nécessaire à mon activité de vannerie (plantation, entretien, récolte, mais aussi entretien des haies, des clôtures, du matériel …). Il reste donc 94 heures de production, « facturables ».
Je souhaite toucher 1 000 € net de revenu mensuel (pas de quoi rouler en Porsche, vous en conviendrez, tout juste de quoi rembourser ma part d’emprunt pour l’achat de la maison (et ses travaux) + terrain, payer les assurances, taxes, impôts, et me nourrir et me vêtir). Il y aura aussi à rembourser 1 000 € d’emprunt (bâtiment + véhicule pro) par mois. Sachant qu’il y a environ 50% de charges (cotisations sociales (MSA=sécu et retraite, etc…), taxes, assurances, eau et électricité, matériels (frais d’achats et d’entretien, de réparations et de remplacement), consommables, carburant, etc…), nous arrivons à un chiffre d’affaire nécessaire de 4 000 €. Une heure de travail à l’atelier (4 000 / 94 ) devra donc générer 42,5 €.
Du coup, mon panier rond, que je mets pour l’instant une journée à réaliser, et 3 heures d’ici 3 ans, son prix devra être (en arrondissant, parce que je dépasse déjà les tarifs de nombre de vanniers) de 120€ HT, pour 144 € TTC. (durée de vie : 20 à 100 ans, largement rentabilisé comparé à un smartphone).
Une journée de stage CHEZ MOI (pas de temps ni de frais de déplacement, local inclus dans le calcul du taux horaire via les charges) = 1 journée de préparation péda/matériel/gestion des inscriptions, pour une journée de stage = 2 jours de travail, pour une journée de stage donnée. Le prix du matériel et de la matière première pour les stagiaires étant inclus dans le taux horaire de base = 1 journée de stage devra générer (2x8x42.5) 680 € de chiffre d’affaire (et beaucoup plus si je me fais certifier pour proposer la prise en charge par financement : le parcours/dossier/coût pour la certification est conséquent, en temps et financièrement).
Si je prends 6 stagiaires (j’aime bien proposer de la qualité, et avoir du temps pour chacun), le prix de la journée de stage par stagiaire, en arrondissant encore, sera de 110€ HT, soit 132€ TTC. Si c’est le bas de la fourchette en tarif de formation, il est encore loin d’être pratiqué en vannerie…
Donc, sachant que pour l’instant, mon temps de fabrication est 2 à 4 fois (en fonction des pièces) plus élevé que le temps facturé, et que je vais mettre environ 2 jours au lieu d’1 pour préparer mes stages, le temps d’être rodée, je me prépare pour 2-3 ans à 350€ de revenus nets.
Soit (350/188) 1,86€ net de l’heure, et dans 3 ans (1000/188) 5,32€ net de l’heure.Cest donc la rémunération avec laquelle je m’apprête à vivre, pour avoir la possibilité de contribuer à prendre soin de l’environnement, de notre avenir, en pratiquant une activité qui a du sens…
Tout en rêvant qu’en communiquant sur le thème, avec le temps, les revenus des agriculteurs et artisans deviennent plus vivables, équilibrés et justes. Et que, par effet boule de neige, cela se propage aux revenus de toute profession, ou que ce soit dans le monde.
C’est un choix que je fais en conscience, parce que c’est une nécessité vitale pour moi de contribuer à voir émerger le monde dans lequel j’aspire à vivre. Et en même temps une part de moi crie à l’injustice, au scandale de la drôle de répartition des "richesses". Je ressens une totale incompréhension devant des volontés d’accumulation d’argent, au détriment de l’humain, du vivant, et sans se soucier des conséquences pour les deux.
Alors au risque de passer pour une rageuse 😉, je crois que le premier qui me dit « c’est cher », je vais avoir envie de l’envoyer travailler dans l’industrie textile au Pakistan, ou dans les mines de métaux rares en Afrique, et tant qu’à faire, il commencera à 8 ans, comme ça, il n’aura que peu de chances d’atteindre l’âge de la retraite, et de s’offusquer de ne pas en toucher… Histoire qu’il touche du doigt les conséquences (humaines, environnementales, sociétales …) de la course aux prix bas, du toujours « plus pour moins ». Et derrière cette révolte, il y a une immense grande tristesse, qui crie mon envie de vivre dans un monde où la vie, les autres (au sens large du terme) c’est le plus important. Où l’argent est à sa juste place : un moyen d’échange (et que ceux qui l’accumulent trouvent enfin une stratégie plus nourrissante et moins tragique de prendre soin de leur vide intérieur…). Et dans lequel on aura évolué vers une forme de relation à l’autre qui sort des rapports de force et de domination (et cela passe par une réflexion sur nos schémas, des propositions d’éducation basées par exemple sur celles de la CNV…). Bref, questionner le fataliste « c’est comme ça » ?
Et si on pouvait faire autrement ? Et même que cela existe déjà, et qu’il en reste à inventer !
Voilà donc ma contribution à cette réalité que je souhaite voir émerger, et ma proposition aux personnes qui auront eu un cheminement, mené un raisonnement, similaires au mien, et choisi de payer le prix de l’activité en France, de celle qui prend soin de l’environnement et de notre avenir 😊 (même si encore une fois, j’ai encore du chemin à parcourir pour parvenir à être complètement « raccord » avec mes convictions, et pleinement prendre soin de mon besoin de cohérence et de congruence).